jeudi 6 mars 2014

Lettre au député libéral Canadien français Stéphane Dion



Le texte qui suit se veut une réplique au texte de l’ancien chef du Parti libéral du Canada de 2006 à 2008, ministre sous les gouvernements Chrétien et Martin de 1997 à 2006, à présent député fédéral de Saint-Laurent-Cartierville, Stéphane Dion, paru le 1 mars 2014. 
               

Pour que les hommes, tant qu’ils sont des hommes se laissent assujettir, il faut deux choses l’une : ou qu’ils y soient contraints, ou qu’ils soient trompés.
-          Étienne de La Boétie


Cher Monsieur Dion, seriez-vous devenu aveugle ou myope ou bien tout simplement naïf avec les années? Malgré toute votre expertise en droit constitutionnel et votre expérience en politique, vous n’avez pas encore réalisé que le Canada, votre pays, s’est séparé du Québec, mon pays, il y a de cela 32 ans. D’ailleurs, c’est Pierre Elliott Trudeau qui a réussi l’exploit en dupant la population québécoise de l’époque en promettant à ceux qui de bonne foi ont voté non du changement au bénéfice de l’ensemble des citoyens du pays. À la grande surprise de tous, dans la nuit du 4 au 5 novembre 1981, en bon démocrate, le chef de l’État canadian impose une nouvelle constitution sans considérer la voix du peuple. De plus, votre héros commet l'irréparable lorsqu’il y introduit une charte dont le dessein consiste à neutraliser les droits collectifs du peuple québécois cofondateur du Canada ainsi qu’à paralyser les prérogatives de notre Assemblée nationale par la puissance de votre Cour suprême. Or, ses juges s’avèrent nommés par le cabinet du Premier Ministre. C'est ainsi que le 17avril 1982, Trudeau signera cet infâme Coup d’État à l’insu de Sa Majesté, la reine du Canada et du Royaume-Uni, cette fracture historique.

Les Québécoises et les Québécois sont de facto et de jure hors de la Constitution canadienne depuis ce jour fatidique. Même les tentatives du lac Meech et de Charlottetown ont lamentablement échoué et la dernière fut rejetée par la population canadienne et québécoise. Quant à 1995, il s’agit du vol du siècle comme l’ont témoigné les Guité, Gobeil, Pelletier, etc. Pour eux, le Canada était en guerre et le cabinet du Premier Ministre devait dès cet instant un « war room ». En terme de clarté, c’est clair…

« Le Québec devrait-il être un pays indépendant? »

C’est le père de Justin Trudeau qui a réussi la sécession que vous mentionnez. Stephen Harper et les Canadiens anglais poursuivent aujourd’hui la construction de leur Canada, un pays à leur image basé selon les intérêts et la volonté des maîtres de la haute finance de Toronto, Calgary et Vancouver. Montréal apparait ici plutôt comme une vulgaire succursale de la Ville-Reine. Il appert que nous distinguons bien là une nation étrangère à la nôtre, soit fièrement britannique, royaliste et multiculturaliste dans laquelle la science parait comme suspecte et où le religieux s'étend de plus en plus au sein de l'espace public. À l'intérieur de la société canadienne de 2014, ceux qui parlent français se perçoivent à présent seulement, soit tolérés ou pires, encore ils se découvrent méprisés...

Il n'y a qu'à lire les commentaires dans les journaux au Canada anglais et sur les réseaux sociaux pour s'en convaincre !

Souhaitez-vous que l’avenir de notre nation se résume et se dirige tout droit vers une assimilation tranquille par un processus en phase terminale de provincialisation de notre État national, une dislocation et une marginalisation de notre métropole? Ça aussi c’est clair…

Bref, votre « plus meilleur pays au monde » existe et se maintient, et désolé de vous l’apprendre professeur, mais uniquement qu'avec la fraude, la corruption, la collusion, la tricherie, le mensonge, la propagande et par la force, et ce, depuis 1763, auxquelles les Commissions Gomery et Charbonneau ne font qu’effleurer la surface et l’ampleur du cancer qui ronge déjà depuis trop longtemps notre société et même la vôtre. Ça également, c’est clair avec ce que nous savons…

Aussi, le lundi 7 avril 2014, le peuple québécois sera à l’heure des choix : s’émanciper ou disparaître dans ce grand tout canadien. La liberté a un prix, la dépendance aussi. Si c’est ce que vous désirez à mes compatriotes et à moi comme destin, nous vous disons non merci, Monsieur Dion! Et, pour notre peuple, ce sera clair et majoritaire…

Les électeurs devront se lever et voter pour un gouvernement majoritaire du Parti Québécois d’abord et ensuite élire le Bloc au fédéral et montrer la porte aux orangistes de gauche, aux rouges libéraux et aux bleus royaux. Ainsi, presque 30 ans après la nuit des longs couteaux, le 2 mai 2011, ce divorce fut célébré au grand jour. Les Canadiens anglais du ROC prennent le pouvoir à Ottawa sans l’aide des Canadiens français du Québec comme vous.

Toutefois, vous avez raison pour une chose, Mme la Première Ministre tiendra un référendum si les conditions que je viens d’énumérer sont réunies. Et, c’est la voix du peuple qui décidera. Pour les Québécois, ils ne restent qu’à reprendre confiance et avec courage sortir du Canada en assumant cette ultime responsabilité, celle d’agir par eux-mêmes et de suivre leur propre destinée.

Au diable votre loi sur la clarté!

Nous choisirons bientôt la liberté.

Mon nom est Sylvain Guay, candidat à la chefferie du Bloc Québécois.

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