samedi 26 avril 2014

Pour une renaissance du mouvement indépendantiste



Après avoir subi deux défaites électorales, la première, celle du Bloc Québécois à Ottawa et la seconde, celle du 7 avril 2014 à Québec, le mouvement souverainiste se voit repousser au large très loin de la terre promise selon les commentateurs politiques sérieux. Et ce, en raison que le Parti Québécois retourne sur les bancs de l'opposition pour quatre longues années et peut-être même plus.




Est-ce la fin des souverainistes ou bien la renaissance du mouvement indépendantiste? Ces deux échecs historiques que certains appréhendaient ou souhaitaient nous mettent devant un choix. Or, de nombreuses questions se posent et le doute nous vient facilement à l’esprit en cette période trouble. Un retour sur les causes de nos deux revers et un examen de conscience s’avèrent nécessaires pour les deux partis politiques pour l’avenir de notre peuple et de notre pays…   




Aurions-nous pu prévenir la catastrophe?




Quelles sont les leçons que nous pouvons en tirer?




Pour le PQ, il appert que les péquistes eux-mêmes devront passer cet exercice douloureux au lieu d’essayer de trouver des coupables ou un sauveur dans les prochains mois. Une chose est sure. L’idée même de parler d'un possible référendum fait peur à bien des gens. Et la peur, ça marche en politique pour qui sait bien s’en servir…



De quoi la population a-t-elle peur au juste? De perdre le troisième que les fatalistes considèrent comme étant le dernier ou au contraire de le gagner avec une très faible majorité que la guerre civile éclate et que Montréal se sépare du Québec à l'exemple de l'Ukraine et la Crimée… Alors comment allons-nous répondre à cette apocalypse alimentée par les médias de masse et les réseaux sociaux, puisque la politique parait bien souvent comme une affaire de perception et d’apparence pour les non-initiés?




La stratégie référendaire devient-elle désormais caduque en proposant encore l’accession à la souveraineté avec 50 % +1, bien que cela s’avère entièrement démocratique et reconnu partout sur la planète? Auprès de la très grande majorité de Québécoises et de Québécois, ce résultat ne semble pas assez légitime pour faire du Québec un État indépendant selon les nationalistes et pour briser un pays d’après les fédéralistes. Manquons-nous de confiance voire d’ambition envers notre option nationale. Et si nous visions plutôt les deux tiers de la population québécoise qu’adviendrait-il? En fonctionnant ainsi, on interpellerait tous les partis et on rassurerait nos concitoyens, les investisseurs et nos voisins du Canada et des États-Unis que tout devrait se dérouler de façon naturelle et civilisée dans la paix et dans l’ordre. Or, cela apparait de plus en plus comme la voie que veulent suivre les Québécois à la lumière des résultats électoraux…




Partout ou presque, ce n’est pas le référendum qui enclenche le processus d’autodétermination, mais plutôt la prise de conscience par une population; qu’elle a investi sur un territoire un travail considérable et reconnu pour développer sa société avec ses institutions nationales, ses lois, sa langue d’État, sa culture et son économie; que cet investissement s’est étalé à travers une longue période de plusieurs siècles; et par le fait même, elle forme un peuple prêt à se reconnaître de facto comme État-nation. Le référendum sur l’indépendance ne fait que clore le processus d’émancipation et de décolonisation de l’ancienne colonie.



            Ce peuple pleinement émancipé, confiant et fier de lui-même reprend sa destinée en agissant avec envergures selon ses propres intérêts nationaux à l’intérieur de ses frontières comme à l’extérieur où il exerce par ses représentants à l’aide de la puissance de son État enfin sa souveraineté populaire. Le souverainisme étatique a failli. Le mouvement indépendantiste renait et ce sera grâce à une nouvelle démarche républicaine que nous réussirons…

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